Mieux vaut se méfier des cancans et réfléchir au qu’en dira-t-on. « Quand » et « quant » sont homophones, mais leur orthographe, fidèle à leur étymologie, aide à les distinguer, bien qu’en liaison avec une voyelle, leur consonne finale se prononce « t ».
« Quand », écrit « quant » à l’origine, vient du latin « quando » (fin Xe s.). Adverbe ou conjonction de temps, il est très fréquent, pour poser une question ou introduire une subordonnée circonstancielle : « Dis, quand reviendras-tu ? (Barbara) – « Quand on court après l’esprit, on attrape la sottise. » (Montesquieu)
« Quant » vient du latin « quantum », qui signifie « combien » (XIIIe s.). Il est toujours associé à la préposition « à », pour signifier « pour ce qui est de, en ce qui concerne ». Placé en tête de phrase, il indique un changement de thème dans un texte : « Quant à Mme Verdurin, elle voulait à chaque fois me faire faire la connaissance d’Andrée » (M. Proust). L’expression « quant-à-soi » (1780) désigne l’attitude réservée de quelqu’un qui garde pour soi ses sentiments, notamment dans les locutions « se tenir, rester sur son quant à soi » qui expriment cette réserve.
Ces deux mots grammaticaux ont d’autres homophones, comme « camp » et « Caen », dont s’est amusé Raymond Devos dans « À Caen les vacances ».
« Je demande à l'employé :
- Pour Caen, quelle heure ? / - Pour où ? / - Pour Caen !
- Comment voulez-vous que je vous dise quand, si je ne sais pas où ?
- Comment ? Vous ne savez pas où est Caen ? »
Quand le temps et le lieu se mêlent, on n’est pas loin de tomber dans un Trou noir.