Né en Algérie dans un milieu modeste, il s’est intéressé très tôt au théâtre, comme dramaturge, puis comme auteur (« Le Malentendu », « Caligula »...). Il engage une réflexion sur l’absurde, illustrée, avec une écriture originale, dans L’Étranger (1942), qui l’amène à publier divers essais à visée philosophique, comme Le Mythe de Sisyphe (1942). Dépassant le constat de l’absurdité du monde, il développe une philosophie de l’action et de la solidarité humaine (La Peste).
Cela le conduit à l’engagement dans la Résistance (Combat), puis à prendre position par rapport au communisme et à la guerre d’Algérie.
Dans son discours de Stockholm, A. Camus explique le rôle de l’artiste dans la société. « L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes ... » ; l’écrivain est au « service de la vérité et [à] celui de la liberté » (10 décembre 1957). Car « tout artiste est embarqué dans la galère de son temps ». Il ajoute, avec une image empruntée à Nietzsche, que « les grandes idées [...] viennent dans le monde sur des pattes de colombes » (conférence à Upsal le 14 décembre). La question de l’engagement reste toujours d’actualité.
Jean-Christophe Pellat est professeur de Linguistique française à l’Université Marc Bloch – Strasbourg 2.
Ses enseignements et ses recherches portent sur la grammaire et l’orthographe françaises, dans leurs dimensions historiques, descriptives et didactiques. Il est co-auteur d’un ouvrage universitaire de référence, Grammaire méthodique du français (PUF, 1994).
En complément de ses activités en France, il est responsable de différentes actions d'enseignement du français en collaboration avec des universités étrangères, notamment en Azerbaïdjan, en Iran et aux États-Unis.